HISTOIRE
La première mention connue de Roujan date du IX siècle.
Erigé sur des collines, ce lieu a connu différentes dénominations au cours des siècles :
- CASTRUM LOCUM ROGANI (893)
- CASTELLO DE ROGANO (1059)
- ROIANO (1156)
- DE ROJANO (1160)
- DE ROGIANO ET ROGIANUM (1172)
Il semblerait que l'origine du nom soit dérivée de roia, rog, roga, autrement dit rouge.
En effet une partie des sols de la commune ont cette couleur prédominante (entre autre la grange rouge).
Roujan dispose aujourd'hui, d'un bourg en circulade entouré d'anciens remparts dont l'origine remonte aux premières occupations.
Les arcs de trois des anciennes portes d'accès : Saint Laurent, Saint Pierre, Bibal, subsistent.
Le village s'est progressivement libéré de son enceinte pour se développer sur une première couronne, puis sous l'effet de la pression foncière a poursuivi son extention de manière plus large. Avec ses maisons aux grandes portes cochères pour entrer les charrettes et abriter le matériel, les pièces à vivre à l'étage, la deuxième extension du village rappelle son passé essentiellement viticole. La dernière couronne abrite un habitat constitué d'une succession de lotissements, moins denses, moins typiques de la région mais néanmoins, en parfaite cohésion avec le centre ancien.
Animal totémique de Roujan : le hérisson
La légende raconte que Sainte Marthe, partie à la poursuite de la Tarasque qui semait la terreur dans la Basse-Vallée du Rhône, leva une armée de hérissons pour combattre le monstre et protéger le village.
Mais la Tarasque ne vint pas et les hérissons furent autorisés à rentrer dans leurs quartiers. Seul l'un d'entre eux décida de rester au village de Roujan, où il fut nourri et choyé par les habitants qui en firent leur animal fétiche.
Si l'épopée de Sainte Marthe contre la Tarasque se situe dans les années 48 à 68 du début de notre ère, il semble que l'origine de la légende de Roujan soit plus tardive.
Elle semble être issue d'un évènement survenu au Moyen Âge dont voici l'histoire : autour de l'an mil, le consul de Roujan avait offert le couvert et le logis à un étranger qu'il avait rencontré sur les bords du ruisseau de l’Oum. Or il s'avéra que cet étranger n'était qu'un espion à la solde de pillards qui écumaient la région. Plus tard, le seigneur de Roujan narrait cette histoire en occitan. Et disait « A romegat e me soi levat ! ». Ce que les Roujanais interprétèrent comme étant une référence au hérisson, qui avait crié quand l'homme l'avait écrasé. Depuis, l'animal totémique de Roujan porte le nom de "Romegaire" ([rrume'ɣajre], c'est-à-dire celui qui rouspète).
Frédéric Mistral a décrit la Tarasque dans Mireio :
La bèstio a la co d’un coulobre, / La bête a la queue d’un dragon,
D’iue mai rouge qu’un cinobre, / des yeux plus rouges que cinabre,
Sus l’esquino a d’escaumo e d’àsti que fan paur ! / sur le dos des écailles et des dards qui font peur.
D’un gros leinoun porto lou mourre, / d’un grand lion elle porte le mufle,
E sièis pèd d’ome pèr mies courre, / elle a six pieds humains, pour mieux courir.
Dins sa caforno, souta un moure / dans sa caverne, sous un roc
Que doumino lou Rose, emporto ce que peu / qui domine le Rhône, elle emporte ce qu’elle peut.